Le cabas à boules de poils: Boomerang !

Angadrême avait accepté... accepté d'épouser cet homme qu'elle connaissait si peu...

Alors qu'elle revenait des champs, un sac de jute sur l'épaule, son père l'avait appelée...

Juste le temps de poser le sac devant la cabane fermée par une porte en bois où bondissaient les lapins et elle courut en entendant la voix de son père.

En entrant dans la cuisine, elle trouva assis, son père et sa mère, chacun à une des extrémités de la longue table de bois brut. Devant eux, un grand bol bleu vide fumait encore. Une douce chaleur régnait dans la pièce. La grosse cuisinière en faïence bleue ronflait et quelques vapeurs acres dispersaient une odeur de charbon brûlant. Dessus noir de jais, fierté de sa mère qui tous les matins passait une toile émeri et frottait énergiquement avant d'étaler la crème « zébraline » avec un épais chiffon de coton. Brillance. Sur un côté, la cafetière en tôle émaillée chauffait... De temps en temps, la mère de famille rajoutait un filet d'eau tiré du robinet de la cuisinière pour compléter le café. Café qu'on offrait à toute heure de la journée aux hommes qui rentraient des champs ou à une voisine venue causer...